Queer, nouveau documentaire de BrutX, nous plonge dans les vies de trois jeunes rappeuses qui se créent un chemin dans le milieu du rap.

Quand rap rime avec Queer

Queer, nouveau documentaire de la plateforme vidéo BrutX, nous plonge dans les vies de Shani Da Flava, Lalla Rami et Turtle White, trois jeunes rappeuses queers qui se créent un chemin dans le milieu du rap.

Durant 35 minutes, la journaliste documentaire Sara Kheladi nous fait découvrir l’univers de Shani, Turtle et Lalla, au cours d’interviews agrémentées de sessions d’enregistrement, d’images d’archives et de moments de vie joyeux avec leurs proches. Tour à tour, celles-ci racontent leur rapport au milieu du rap et la façon dont elles articulent identités et militantisme à leur travail. Des portraits qui ne sont pas sans lien, puisque les trois artistes s’unissent pour produire un morceau à la fin du documentaire.

queer rap shani da flava

Modèles et résilience

Shani Da Flava s’est lancée en 2018 avec son premier single Damn. Préférant garder sa sexualité hors de ses textes, elle s’inscrit davantage dans une logique de rap féministe. À 21 ans, le rap lui permet d’exprimer sa puissance, sa féminité et son insolence. Son objectif, « faire twerker les meufs », mais surtout leur donner confiance pour entreprendre.

queer rap turtle white

Turtle White, révélée par le tremplin Rappeuz en 2019, se définit comme rappeuse noire d’origine Haïtienne et bie. Consciente que monter sur scène en tant que femme lui demande de faire doublement ses preuves, Turtle travaille minutieusement son flow et son attitude. Être sûre d’elle lui permet notamment d’offrir un modèle aux femmes hésitant à se lancer : « Elles vont tomber sur mon Insta et se dire : Ok, elle fait pas un 36, ses textes sont pas forcément lisses, moi aussi je peux le faire ».

Lalla Rami, qui a sorti l’an dernier 4h20 aux Disques du Lobby, trouve dans le rap « la meilleure réponse » à la violence que lui ont fait subir les hommes : « Toute ma vie je me suis faite humilier, maintenant c’est moi qui les humilie ». Une résilience qui lui a été inspirée par les shikhât, chanteuses, danseuses et “prostituées” marocaines utilisant la musique pour parler politique, religion, et se railler des hommes. Pour Lalla, raconter et partager son vécu via ses textes est essentiel dans un contexte où les représentations des personnes transgenres sont lacunaires. En brusquant les gens et en ne s’excusant pas d’exister, elle souhaite être la pop star « dont elle rêvait tous les soirs quand elle avait 8-9ans ».

queer rap lalla rami

Si les trois rappeuses abordent les discriminations sexistes, homophobes, transphobes et racistes qui ont marqué leur parcours, Queer choisit de mettre en avant la façon dont elles y ont résisté : soutien sororal, textes engagés, détermination à créer des représentations et à bousculer le monde du rap qui, comme le rappelle Lalla Rami, est loin d’être le seul milieu musical à être misogyne et homophobe.

QUEER
De Sara Kheladi, avec Lalla Rami, Turtle White et Shani Da Flava.
Disponible sur BrutX.

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.