super cyprine

Une héroïne à la cyprine corrosive

Dans sa BD Super Cyprine, Tess Kinski a imaginé une héroïne révoltée à la cyprine corrosive. Son objectif : changer nos imaginaires en représentant une femme intrépide qui s’empare de son pouvoir. 

Durant son adolescence, Cypry se rend compte qu’elle n’est pas comme les autres :  sa cyprine est corrosive. Plus tard, elle travaille dans un cabaret, en plein cœur du quartier Pigalle à Paris. Révoltée par le poids du harcèlement qui l’entoure, elle prend pour cible un homme et utilise son super pouvoir.

Super Cyprine a été créée par Tess Kinski, féministe de 32 ans, originaire de Grenoble. Après des études de commerce, elle travaille pendant 12 ans dans de grandes entreprises à Paris, même si elle sait déjà qu’elle ne fera pas cela toute sa vie. Elle décide finalement de tout arrêter et prend une année sabbatique.

Elle se met à la peinture et se rend vite compte que ce support ne lui permet pas d’exprimer tout ce qu’elle ressent. Le point de départ de sa BD est une expérience commune à toutes les personnes qui s’identifient comme femme : le harcèlement de rue. « Après un énième épisode de harcèlement, l’idée m’est venue. Je me suis refait la scène dans ma tête et j’ai commencé à imaginer une héroïne qui ressemblait à Catwoman au départ et qui faisait du mal aux hommes. » raconte-t-elle. Grande lectrice de BD, Tess Kinski choisit finalement ce mode d’expression, qui lui permet à la fois de mettre par écrit toute sa colère et de dessiner ce qu’elle imagine. « Mon héroïne est une femme indignée, qui n’arrive pas à se se libérer du ressentiment. », en écho à ce que vit sa créatrice. En un an et demi, Super Cyprine est née et Tess Kinski devient autrice et dessinatrice de BD. 

Rééquilibrer le rapport de force

L’objectif de sa BD est plus large, explique-t-elle : « Trop souvent, nous sommes exposées à des scènes de violence gratuite envers les femmes, dans les films, les séries… Sauf que ces images marquent nos inconscients, nos imaginaires. En tant que fille puis femme, nous grandissons avec cette idée que nous sommes impuissantes. Cette fois, je voulais créer une histoire où l’héroïne n’a peur de rien, s’empare de son pouvoir et devient même violente… Avec cette BD, je souhaite rééquilibrer le rapport de force. » L’idée de la cyprine corrosive sort tout droit de son imaginaire. Elle s’est notamment inspirée de l’idée d’avoir un vagin destructeur, comme dans le film d’horreur Teeth de Mitchell Lichtenstein où l’héroïne possède un vagin avec des dents acérées. 

Dans Super Cyprine, l’autrice voulait également représenter différentes formes de masculinité : des hommes toxiques incarnés par les harceleurs, mais aussi des personnages qui jouent avec le genre comme les “créatures” du cabaret et le personnage de Jean qui ne correspond pas aux codes de la virilité. Après une auto édition, les éditions Massot se sont penchées sur le travail de Tess Kinski, qui prépare déjà un tome 2.

À lire

Super Cyprine de Tess Kinski (Éditions Massot). En librairies en mai 2022. 

À suivre 

Instagram : @tesskinski

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