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Vies LGBT+ : Fiertés et inquiétudes

Alors que le Rassemblement national a atteint un score historique au second tour de la présidentielle, les jeunes organisateurs et organisatrices des Prides d’Auvergne-Rhône-Alpes s’alarment de la montée de l’extrême droite et des haines contre toutes les minorités.

En cette année électorale, à quoi ressemblera la Marche des Fiertés de Lyon, qui se déroulera la veille du premier tour des législatives et sept semaines à peine après la présidentielle ?Le mot d’ordre de cette édition 2022, décidé jeudi 5 mai à l’issue d’un vote public, appelle à l’union intergénérationnelle dans la lutte contre les violences LGBTphobes : “Pour que nos enfances ne riment plus avec violence : action et résistance”.

Une chose est sûre : samedi 11 juin, pour la première fois, la Pride lyonnaise s’élancera de Villeurbanne. « On a voulu décentrer la Marche, montrer que tout ne se passe pas qu’en Presqu’île. Et puis, en 2022, ça nous semblait judicieux de partir de la capitale française de la culture », explique Hugo, du Collectif Fiertés en Lutte (CFL). Au départ des Gratte Ciel, le cortège, long de trois à quatre kilomètres, remontera le cours Émile-Zola, l’avenue Thiers, le cours André-Philip, l’avenue Verguin puis le boulevard des Belges, pour terminer au Parc de la Tête d’Or, où se tiendra un village associatif jusqu’à la fin de l’après-midi. Après la pénible (et prévisible) polémique de l’an dernier à propos des cortèges non-mixtes au sein de la Pride, le CFL assure que le dialogue avec les autres associations lyonnaises est désormais plus simple, grâce notamment à la présence de deux de ses membres au sein du bureau du Centre LGBTI+.

Des Prides à Grenoble, Clermont-Ferrand, Valence et Annecy

Comme celle de Lyon, l’équipe de la Pride de Grenoble qui a été récemment renouvelée, a organisé en 2021 “sa” première Marche des Fiertés et est composée principalement de jeunes entre 20 et 30 ans. Les similitudes ne s’arrêtent pas là, puisque Grenoble Fiertés adhère à la Charte éthique du CFL et partage ainsi ses valeurs, ses craintes devant « la montée du fascisme » ainsi que sa volonté de lutter contre les LGBTIphobies, mais aussi contre les autres oppressions que peuvent subir une partie des personnes LGBTI : racisme, validisme, etc. Dans la capitale du Dauphiné, c’est samedi 28 mai que la Marche s’élancera depuis le Jardin de Ville, où un village associatif sera organisé de 13h à 19h. Une Quinzaine LGBTI est également prévue, du 27 mai au 12 juin.

À Clermont-Ferrand aussi, on s’inquiète de la banalisation de l’extrême droite et c’est cette crainte qui a inspiré le mot d’ordre de la troisième édition de la Marche organisée par le collectif « féministe, anticapitaliste, inclusif et à visée intersectionnelle » Outrecuidance : « priorité aux adelphes, priorité aux concerné-e-x-s, amour à la communauté ». « Dans un tel contexte politique, il est important de mettre l’accent sur la bienveillance », estime Beryl Esbrayat, militante au sein du collectif et du Syndicat du travail sexuel (Strass). Pour défendre cette valeur, rendez-vous samedi 4 juin à 15h sur la place de Jaude.

Deux autres Prides en Auvergne-Rhône-Alpes connaîtront leur troisième édition en 2022 : celle de Valence, samedi 21 mai, et celle d’Annecy, samedi 16 juillet. La première cherche avant tout à « être visible, montrer aux personnes LGBTI de Drôme-Ardèche qu’elles ne sont pas seules », selon Samaël, de Valence Diversité. La seconde, qui repose sur les épaules d’une quinzaine de militant·es là aussi plutôt jeunes (entre 18 et 30 ans), se donne pour objectifs « une véritable ouverture de la PMA, la reconnaissance de la transidentité et la lutte contre toutes les discriminations », souligne Clémentine, de Annecy Pride. Un combat plus nécessaire que jamais en 2022, dans un climat politique pour le moins brunâtre.

Agenda :

Marche des fiertés de Valence le 21 mai 

Marche des fiertés de Grenoble le 28 mai

Marche des fiertés de Clermont Ferrand le 4 juin 

Marche des fiertés de Lyon le 11 juin

Marche des fiertés de Saint-Étienne le 2 juillet 

Marche des fiertés d’Annecy le 16 juillet 

© illustration Troty

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