Cécile

Cécile Laporte : mille et une vies

Dans Cécile, spectacle mis en scène par Marion Duval, Cécile Laporte incarne son propre rôle et fait le récit des différents engagements qui ont marqué sa vie. Elle évoque notamment avec nous son engagement en tant que porno-écoloactiviste. 

Vous jouez votre propre rôle dans Cécile, spectacle mis en scène par Marion Duval. Comment est née l’idée de ce spectacle ? 

Cécile Laporte : Alors, c’est vraiment une idée de Marion Duval, c’est né dans sa tête. En tout ças, je ne lui ai rien demandé, ça c’est sûr, ça m’est vraiment tombé dessus. Quand elle a évoqué l’idée de faire un spectacle sur moi, sur ma gueule, je pensais vraiment qu’elle me faisait une blague. Jusqu’à ce que je comprenne que c’était vraiment sérieux. Elle dit souvent en introduction du spectacle qu’on est amies et  – c’est toujours un peu dur d’entendre ça – mais qu’elle est souvent fascinée par la place que j’ai laissé à certains engagements et qu’elle a envie de partager ça. 

Vous passez trois heures à parler de vos expériences mais surtout de vos diverses formes d’engagement. Est-ce que vous pouvez nous résumer un peu ces dernières ? 

Je vais plutôt résumer celles que je mentionne dans le spectacle et que Marion, en tant que metteuse en scène, a sélectionné, souvent les plus aguicheuses d’ailleurs. Je parle de la lutte contre la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et des engagements auprès des zadistes. Tous ces engagements, ce sont des histoires de rencontres qui font sens à un moment donné, par rapport au désenchantement du monde. Engagement, c’est un mot fort, j’ai envie de dire plutôt donner son temps, son énergie, son corps, son âme. Son corps dans Fuck for Forest par exemple. Je me suis retrouvé aussi à être clown à l’hôpital, ce qui est un gros engagement envers les enfants malades mais aussi envers tout le personnel soignant. 

Vous évoquiez Fuck for Forest pour qui vous avez été porno-écoloactiviste. Pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste précisément ?

Fuck for Forest, c’est faire des vidéos de porno amateur. Se filmer dans des expériences sexuelles dans et pour la nature. Les vidéos sont ensuite mises en ligne sur une plateforme payante et l’argent récolté sert soit à racheter des parcelles de forêt qui sont en danger soit est injecté dans des projets de protection de la nature. Moi j’ai rencontré Tommy et Leona [les instigateur·rices du projet] quand ils étaient à Berlin. Et j’ai trouvé le principe super de baiser pour sauver la forêt. Je me suis prise au jeu. Chacun le fait à sa manière, chacun donne ce qu’il a envie de donner. Il y a évidemment la plateforme payante mais aussi tout le processus en amont, entre guillemets « la chasse » : comment tu vas chercher les gens, comment tu les amènes à se débrider, à donner pour cette cause-là. Et ce que je trouve beau, c’est de voir comment les gens s’abandonnent. On joint vraiment l’utile à l’agréable et tu fais don de toi mais pour la bonne cause. Tu sais que là, tu es directement en train de sauver des parcelles de forêt.  

À voir :

Cécile, du 12 au 14 janvier 2023 au TNG-Ateliers, 5 rue du Petit David-Lyon 2 / 04.72.53.15.15

Pour sauver la forêt : 

Fuck for Forest : www.fuckforforest.org

© Mathilda Olmi

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