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Femmes politiques : jamais crédibles ? 

19 février 2023 : un célèbre avocat parisien se moque ouvertement de la tenue d’une députée sur Twitter. Face à cette raillerie assumée et publique, je fulmine : pourquoi, encore et toujours, les femmes politiques ne sont jugées que par ce qu’elles portent ?

Être austère pour se fondre dans la masse

Penchons-nous sur le style vestimentaire de femmes de pouvoir emblématiques de ces vingt dernières années : Angela Merkel et Hillary Clinton. On tombe sur un florilège d’uniformes droits, pantalons larges, vestes classiques le tout décliné sur une palette de couleur terne. Choix de passion ou un choix de raison ? Choix de raison ! Pourquoi ? Parce que les femmes politiques sont dévisagées avant d’être écoutées. L’opinion publique a cette science infuse : savoir « ce qu’une femme politique devrait porter ». Et ça donne lieu à des situations ubuesques.

Que ça soit Rachida Dati, qui s’est vu conspué lors d’un meeting politique pour y avoir porté des bottines rouges vernies, ou encore Cécile Duflot, à l’Assemblée nationale, qui se fait invectiver par des députés car elle portait une robe d’été en juillet, l’opinion publique s’autorise à commenter ce qui n’a pas à être commenté. Évidemment, a contrario, cette opinion publique ne manifeste pas contre l’excentricité discutable de certaines cravates des députés de l’Assemblée nationale.  

Les choses changeront-elles un jour ? 

Oui. Tout d’abord, les femmes n’ont jamais été autant femmes de pouvoir. Certaines incarnent une nouvelle ère : que cela soit Jacinda Ayden, Michelle Obama ou encore Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), elles se donnent une nouvelle mission : casser les codes. AOC, véritable figure politique aux États-Unis, n’a pas hésité à poser dans Vanity Fair, robes de créateurs et looks super pointus pour montrer que oui, les femmes politiques n’ont pas forcément besoin de masquer leurs féminités. Il n’en reste pas moins désolant que quand un homme politique se bat au quotidien pour ses idées, les femmes doivent se rajouter un autre combat sur les épaules :  celui de l’expression libre de leurs féminités.

© Cyril Vieira da Silva

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