jean genet hans koechler Imperial Hotel in Vienna 19 december 1983 copyright international progress organization

L’expo “Genet ni père ni mère” apporte un nouvel éclairage sur Jean Genet

À la Bibliothèque municipale, l’exposition Genet ni père ni mère met en valeur la bibliophilie de Jean Genet, ses amours mais aussi ses liens avec Lyon.

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Jean Genet, suite. Pour le centenaire de sa naissance, l’auteur de Notre-Dame des Fleurs (1910-1986) est décidément partout, y compris à la Bibliothèque municipale de Lyon, qui accueille une exposition dirigée par le chargé de mission “Mémoire” de la Ville, Michel Chomarat. Le fonds qui porte son nom alimente d’ailleurs largement les salles où sont exposés affiches, costumes, photos et éditions originales de quelques-unes des œuvres les plus célèbres du poète, dramaturge, cinéaste et romancier qui se flattait de n’avoir «ni père, ni mère» (né de père inconnu, il fut abandonné à l’âge de sept mois par sa mère à l’Assistance publique).

Le grand mérite de cet événement est d’éclairer aussi bien les aspects les plus célèbres de la mythologie de Jean Genet (le voyou, le provocateur, le militant infatigable des causes noire ou palestinienne…) que d’autres beaucoup moins connues : le bibliophile (une passion qui le conduira jusqu’au vol et à la prison), le critique d’art qui s’intéressait aussi bien à Rembrandt qu’à Giacometti, l’amoureux plusieurs fois endeuillé par la mort de ses amants (à commencer par celle, pendant la libération de Paris, d’un jeune résistant communiste de vingt ans, Jean Decarin, dont l’assassinat par un milicien inspirera à Genet les très controversées Pompes funèbres).

Le premier éditeur de Genet fut Lyonnais

Ce que l’on connaît peu et qui est ici rappelé, ce sont aussi les liens entre l’auteur et Lyon. C’est ici que sa mère est née en 1888 et c’est ici également qu’il trouvera son premier éditeur, Marc Barbezat (1913-1999), fondateur de la revue et des éditions décinoises L’Arbalète, qui acceptera de faire paraître ses œuvres en dépit des mises en garde de Genet lui-même, qui affirmait : «mes œuvres sont impubliables pour toutes sortes de raisons». Barbezat et sa femme Olga entretiendront pendant des années avec leur sulfureux ami une correspondance dont sont extraites de nombreuses lettres exposées. Cerise sur le gâteau : pour clôturer l’exposition, son commissaire a eu la bonne idée d’inviter l’écrivain américain Edmund White, auteur en 1993 d’une biographie de Genet, à donner une conférence, samedi 28 mai à 15h.

 

Photo de Une : Jean Genet (à droite) et le philosophe autrichien Hans Köchler à l’Hôtel Imperial de Vienne le 19 décembre 1983 © International Progress Organization
Photo 2 © Boubat

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