Défendons et soutenons les festivals de cinéma LGBT !


Aussi fragiles qu’indispensables à la visibilité homosexuelle et trans, les festivals de cinéma LGBT méritent plus que jamais d’être soutenus.


 

face a face saint etienne festivals de cinéma LGBT 11e festival du film gay et lesbien 19-22 novembre 2015 heteroclite

 

Le numéro de novembre 2015 d’Hétéroclite est un peu particulier puisqu’il s’agit d’un «spécial Saint-Étienne». Il nous a paru intéressant de nous pencher sur l’actualité LGBT et culturelle de la ville à l’occasion des dix ans de son festival international du film gay et lesbien, Face à Face. C’est aussi une manière de souligner l’importance de tels festivals.

Les festivals de cinéma LGBT sont aujourd’hui une quinzaine à travers l’Hexagone, réunis en un réseau national (réseau créé en grande partie à l’initiative de Face à Face, justement). Comme les médias LGBT, ils jouent un rôle essentiel dans la visibilité des personnes et des problématiques homosexuelles ou transidentitaires. Mais, comme les médias LGBT, leur existence est hélas toujours fragile et jamais définitivement acquise.

Chaque festival repose en général sur une poignée de bénévoles très investis et il suffit parfois qu’un ou deux de ces «piliers» quittent l’association organisatrice pour imposer une réorganisation et une transition par nature délicates. C’est précisément ce qu’il s’est passé cette année à la fois à Saint-Étienne et à Grenoble, avec le départ de plusieurs membres «historiques» du conseil d’administration de Face à Face et de Vues d’en Face (au regard de la programmation de cette édition 2015, on peut néanmoins constater que la relève est assurée à Face à Face et on ne doute pas qu’il en sera de même en avril prochain pour Vues d’en Face).

Difficulté supplémentaire : entre la location des films, des salles, la communication et l’organisation d’événements festifs annexes telles que les soirées officielles, les festivals de cinéma LGBT coûtent (relativement) cher et il leur est difficile de se passer du soutien d’une ou de plusieurs collectivités locales.

Et même quand celles-ci apportent leurs subventions, d’autres problèmes peuvent se poser : à Lyon, le festival Écrans Mixtes, malgré le succès de sa cinquième édition en mars dernier, est toujours à la recherche d’une salle permanente pour accueillir ses séances (le Comœdia, où se déroulent déjà de nombreux événements et qui se trouve de ce fait sur-sollicité, ayant décliné la proposition de renouveler le partenariat avec Écrans Mixtes noué en 2015). Le festival aura bien lieu comme prévu en mars prochain, mais l’incertitude actuelle quant au lieu complique sa programmation.

Tous ces obstacles n’empêchent heureusement pas de nouvelles initiatives de voir le jour : c’est ainsi qu’on a appris récemment qu’une équipe jeune et motivée (et majoritairement féminine) avait décidé d’organiser un «festival du film des minorités de genre et sexuelles» à Annecy. La première édition du festival Transposition devrait se tenir du 17 au 28 mai 2016. C’est un projet bienvenu, qui nous rappelle la nécessité de soutenir les festivals de cinéma LGBT, que ce soit en les fréquentant ou en s’impliquant dans leur organisation.

 

Photo de Une : séance de clôture de la cinquième édition du festival Écrans Mixtes (projection du documentaire de Vincent Boujon Vivant !), mardi 10 mars 2015 au cinéma Comœdia

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