France Gall, tu l’aimes ou tu la quittes

“France Gall, tu l’aimes ou tu la quittes”, une compil’ en soutien aux migrants

On a totalement craqué pour la double compil’ France Gall, tu l’aimes ou tu la quittes, éditée en hommage à l’interprète de Résiste et en soutien aux associations d’aide aux migrant·es.

« Ne dites pas que ce garçon était fou / Il ne vivait pas comme les autres, c’est tout » : avouez, vous avez toujours cru que c’était un peu pour vous qu’elle chantait ça, France Gall. Moi, en tout cas, j’ai eu mon petit cœur de garçon sensible tout brisé quand elle s’est fait la malle, début janvier. Et ce n’est pas l’actualité de 2018 qui a pu nous remonter le moral…

En ce moment même, un militant de l’association AIDES, Moussa, est emprisonné à Lyon, dans l’attente d’être expulsé en Guinée, où son copain a été brûlé sous ses yeux. Mais être menacé de mort pour homosexualité ne suffit apparemment pas pour obtenir le statut de réfugié aux yeux de la préfecture… Quel rapport entre la mort de France G. et la persécution des migrant·es par l’État français ? Hé bien, l’épatante compil’ France Gall, tu l’aimes ou tu la quittes, due à des artistes lyonnais·es.

Elle est née « à parts égales de [leur] amour pour les chansons de France Gall et de [leur] dégoût de la politique Gérard Collomb » : c’est dire si le projet est emballant. À l’arrivée, cela donne une compil’ où sont repris la plupart des tubes de notre groupie du pianiste préférée, de façon souvent iconoclaste (mention spéciale à Il jouait du piano debout (et en chaussettes) par Seb & the Rhââ Dicks), mais toujours tendre.

Classiques et découvertes

Le premier volume (1963-67) reprend les tubes yéyés (Laisse tomber les filles, Bébé requin) et pas mal de titres écrits par Gainsbourg (Les Sucettes, Poupée de cire, poupée de son). On retrouve dans le second (1967-1981), des raretés (comme cet étonnant Computer numer drei , de la méconnue période allemande de France, ici dans une chouette version post-punk), mais aussi les hits de l’ère Michel Berger (Viens, je t’emmène, Si, Maman si, La Déclaration d’amour). De quoi redécouvrir les tubes qu’on adore mais aussi affûter son érudition : l’auteur de ces lignes (qui se targue pourtant d’être plutôt fortiche en France Gall) doit avouer qu’il ne connaissait pas Les Petits BallonsMais ce qui le plus me touche / Ce sont les types un peu louches / Qui me font des pinçons»).

Le tout est écoutable en ligne. On peut acheter (à prix libre) les fichiers, au profit du Réseau Éducation Sans Frontières et du collectif lyonnais Jamais sans Toit, réunissant profs, parents et militant·es qui, avec ténacité et combativité, luttent pour que soient respectés les droits des migrant·es (par exemple le droit pour des enfants à ne pas dormir à la rue…).

Et sinon, Gérard Collomb, on peut savoir pourquoi les gens qui tiennent à leurs rêves, ça te dérange ?

 

France Gall, tu l’aimes ou tu la quittes, deux volumes téléchargeables en ligne ici.

Crédits photo : Félicité Landrivon

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