Des nouvelles de la PrEP
Le 23 novembre, le New England Journal of Medicine, l’une des plus prestigieuses revues médicales au monde, publiait les résultats d’un essai international baptisé iPrEx, mené dans six pays sur 2499 hommes homosexuels (ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes). Il s’agissait d’étudier dans quelle mesure la prise d’antirétroviraux à titre préventif (ce qu’on appelle la prophylaxie pré-exposition, ou PrEP) était susceptible de diminuer le risque de transmission du VIH. L’échantillon de 2499 hommes a été séparé en deux groupes : l’un s’est vu administrer une combinaison de deux antirétroviraux (ténofovir et emtricitabine), l’autre un placebo (un comprimé ne comprenant aucune substance active). Après une durée médiane de quatorze mois de suivi, 100 hommes sur les 2499 étudiés ont été contaminés par le virus : 64 dans le groupe “placebo“ et 36 dans le groupe “antirétroviraux“. Soit une réduction de la transmission de 44% grâce au traitement. Cette diminution des risques significative n’en demeure donc pas moins limitée : la PrEP ne constitue en aucun cas un “vaccin“ et ne doit évidemment pas conduire à un relâchement des pratiques, notamment sexuelles. Les associations de lutte contre le sida, même si elles saluent «un résultat encourageant» (Act Up-Paris) appellent donc à la plus grande prudence et mettent en garde contre tout enthousiasme prématuré, car «nous sommes encore loin d’une mise à disposition de la PrEP “dans la vraie vie“» (AIDES). En attendant, la prise d’antirétroviraux “sauvage“ par des séronégatifs qui espèrent ainsi se protéger, même partiellement, contre le VIH, tend à se répandre dans les milieux gays. Cette pratique, qui reste encore très minoritaire, «est à proscrire car, à ce jour, on ne sait pas quel est le produit le plus efficace» ni «comment l’utiliser au mieux».
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