
SOS Homophobie a désormais une antenne à Grenoble
Le réseau des associations LGBT grenobloises peut compter sur une nouvelle venue : SOS Homophobie, dont le dernier rapport est plutôt inquiétant.
L’association SOS Homophobie, fondée en 1994, a ouvert début mai une délégation régionale à Grenoble. Celle-ci vise à faire connaître aux Isérois l’existence d’un site Internet (www.sos-homophobie.org) et d’une ligne d’écoute (0.810.108.135 ou 01.48.06.42.41) s’adressant à toutes les personnes victimes ou témoins d’insultes, de violences ou de menaces homophobes, qui sont appelés à briser la loi du silence et qui pourront trouver, si nécessaire, une écoute et un soutien psychologique.
Cette antenne locale s’est rapidement insérée dans le tissu associatif LGBT grenoblois en participant aux actions organisées à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, le 17 mai, notamment au kiss-in qui s’est tenu en fin d’après-midi place Félix Poulat et à la cérémonie de parrainage, à l’Hôtel de Ville de Grenoble, de deux homosexuels sans-papiers (dont Abdou, un Sénégalais menacé d’expulsion vers son pays et soutenu par le collectif CIGALE). Elle est actuellement à la recherche de militants prêts à suivre une formation pour pouvoir ensuite effectuer des Interventions en Milieu Scolaire (IMS), soit des actions de sensibilisation à l’homophobie dans les écoles, collèges et lycées. Une seconde réunion d’information (après celle qui s’est tenue en mai) est d’ailleurs prévue le mercredi 8 juin au local de CIGALE.
Plus de témoignages de victimes
Les témoignages recueillis par SOS Homophobie constituent la matière du Rapport sur l’homophobie présenté chaque année par l’association et dont l’édition 2011 a été dévoilée le 11 mai. Avec, comme constat majeur, une augmentation de près de 20% du nombre de témoignages reçus. Depuis six ans, celui-ci stagnait entre 1200 et 1300 signalements par an. En 2011, il a connu un bond pour atteindre près de 1500 appels et messages via Internet, soit quatre par jour. Difficile de dire si ce record signifie que l’homophobie progresse ou tout simplement que l’association est mieux connue et que les victimes osent davantage parler.
En 2010, on déplorait ainsi 154 cas d’agressions dans un lieu public (presque trois par semaine), dont près de la moitié constituait une atteinte à l’intégrité physique. Grâce au travail des associations, celles-ci sont de plus en plus médiatisées, et alimentent la rubrique «faits divers», jusque dans la presse généraliste. Mais il en va différemment de ce que l’association appelle l’homophobie «ordinaire», celle qui s’exerce dans le secret des foyers, au travail ou à l’école : «insultes, rejet, harcèlement, discrimination, diffamation». Pour la combattre, l’association en appelle en conclusion à la mise en place de «politiques de prévention d’envergure».
Photos : des militants de SOS Homophobie à une Marche des Fiertés
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