chrysalide association trans lyon

Les personnes trans veulent faire entendre leurs revendications

La présidentielle passée, les personnes trans veulent continuer à porter haut et fort leurs revendications auprès du nouveau gouvernement.

Alors que les revendications des homosexuels gagnent du terrain (notamment concernant les questions de mariage et d’adoption, vis-à-vis desquelles le nouveau gouvernement envoie des signes encourageants), les personnes trans (dont certaines organisations, comme Chrysalide, avaient interpellé les candidats durant la présidentielle) n’entendent pas rester la cinquième roue du carrosse en matière de droits LGBT.

La Lesbian & Gay Pride de Lyon, tout en saluant l’alternance au sommet de l’État, l’a récemment rappelé : «sur les questions trans, François Hollande s’[est] prononcé en faveur du maintien des pseudos «expertises», ce qui est prohibé par les textes européens et dénoncé par le mouvement LGBT français». En effet, avant une opération de changement de sexe, les personnes trans doivent impérativement subir (à leurs frais) une batterie d’examens médico-psychologiques jugés dégradants et inutiles par les associations trans (dont Chrysalide à Lyon). Le 29 avril 2010, le Conseil de l’Europe votait la résolution 1728, qui demandait que soit mis fin à ces expertises. Le mois suivant, le ministère de la Justice lui-même estimait que «cette exigence s’avère /…/ souvent inutile, en raison des nombreux rapports et documents médicaux devant être fournis par le requérant». Mais deux ans plus tard, rien n’a changé.

Des sujets d’inquiétude

Autre grande thématique portée par le mouvement trans : le changement d’état civil. En France, celui-ci est conditionné depuis 1992 à une opération chirurgicale de réassignation sexuelle, ce qui là encore contredit la résolution 1728 du Conseil de l’Europe (les associations allant même jusqu’à parler de «stérilisation forcée», puisqu’une telle opération rend évidemment impossible toute procréation). Dans une interview donné au magazine Têtu en avril, le positionnement du futur vainqueur de la présidentielle sur cette question paraissait pour le moins alambiqué : François Hollande s’y prononçait «pour la rectification de l’état civil lorsqu’il y a eu changement de sexe», tout en précisant dans la phrase suivante que cela ne passait «pas nécessairement» par la chirurgie !

Et ce n’est pas le seul sujet d’inquiétude pour les associations : dans son souci de revenir au plus vite à l’équilibre des comptes publics, le candidat socialiste se prononçait, dans ce même entretien, pour un remboursement partiel (et non total) par la Sécurité sociale du parcours médicalisé vers la transition. Heureusement, les trans trouveront également dans les déclarations du nouveau Président de la République matière à se réjouir : interrogé par SOS Homophobie avant la présidentielle, il s’était alors engagé à ajouter la transphobie (actuellement absente du droit français) à la liste des critères de discrimination reconnus par la loi.

 

 

Vivement les T !

La société éditrice du site communautaire LGBT yagg.com a lancé en mai, avec le soutien financier de l’INPES, une campagne d’information et de prévention à destination des trans sur Internet. Le site Voilà les T ! prévoit de publier huit vidéos (dont la première explique «comment réussir sa transition tout en restant en bonne santé ?»), mais aussi de réunir des liens et des ressources informatives sur les questions trans. Les vidéos sont présentées par des figures «historiques» (comme la journaliste Hélène Hazera, qui a commencé son combat aux côtés du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire au début des années 70) ou par des activistes du mouvement trans français (parmi lesquels une militante de Chrysalide).

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