Transparent, Cucumber et Banana, trois séries friendly

Trois séries télévisées anglo-saxonnes, Transparent, Cucumber et Banana, reflètent au plus près l’existence des personnes LGBT d’aujourd’hui.

 

Cucumber russell t davies heteroclite transparent

 

Cela se confirme : ce n’est plus sur le grand, mais sur le petit écran que cela se joue, que les représentations de nous se renouvellent, se réinventent, encore et encore. Ce n’est pas la première fois qu’on en a le sentiment, depuis Queer As Folk peut-être, ou Six Feet Under, ou The L Word. Mais là, ça s’accélère, ça s’impose : Looking il y a si peu, et là, coup sur coup, Transparent, Cucumber et Banana, sacrés challenges narratifs, sacrées audaces de personnages. Cela donne une sexagénaire trans choisissant de vivre enfin sa vie de femme face à sa famille et au monde (Transparent, voir photo 1) ; un quinqua viré de son boulot et reconstituant, après la mort de son compagnon, une sorte de phalanstère gay à la barbe de la société (Cucumber, voir photo 2) ; toute une série de destins auxquels l’homosexualité donne un sens, une orientation particuliers (Banana). Bref, des portraits LGBT d’aujourd’hui, modernes, complexes, où tout (famille, travail, amitiés, désirs, cul) est exploré, explosé, exposé à la lumière de l’homosexualité ou de la transidentité ; où la question de l’identité (gay, lesbienne, trans…) n’est même plus posée tant elle est, pour tous, une évidence, une donnée avec laquelle il faut que la société compose. Pour y parvenir, ces séries, brèves et efficaces, usent avec brio de tous les modes (chronique ou comédie, drame ou fantaisie), les mélangeant sans hésiter (ainsi l’épisode terrible du crime homophobe qui transperce d’un coup la légèreté de Cucumber), parce que la vie – celle de ces personnages comme celle des spectateurs – est ainsi. La télévision, grâce à la durée, recrée ainsi, bien mieux que le cinéma, le flux tendu des existences chahutées de ses héros. Car alors que la télé va au plus près de nos corps et de nos vies actuels, le cinéma semble préférer regarder en arrière, du côté de l’homosexualité étouffée dans le monde feutré des fifties (Carol) ou dans celle, revendicatrice, lumineuse, rebelle, luttant pour sa liberté, de la France des années 70, qui s’épanouit dans le très beau et très personnel film de Catherine Corsini La Belle Saison, et dont Cécile de France et Izïa Higelin sont les séduisantes mais nostalgiques incarnations.

Transparent, saison 2, en cours de diffusion sur OCS
Cucumber et Banana, deux DVD chez Optimale
La Belle Saison, de Catherine Corsini, en DVD chez Pyramide

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