edito 163 avoir droit

Édito #163 : Avoir droit

Après une période particulièrement stressante, tout le monde avait bien besoin de prendre des vacances. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’été 2022 n’aura pas été de tout repos pour nos communautés LGBT+. 

Nous avons tout d’abord eu droit à l’incapacité des pouvoirs publics à répondre efficacement à la variole du singe et à mettre en place un système de vaccination clair et efficace. Aujourd’hui encore, les deuxièmes doses ont été systématiquement annulées et nul ne sait vraiment quand le schéma complet de vaccination pourra avoir lieu. 

Nous avons ensuite eu droit au déferlement de haine transphobe de l’extrême droite contre une campagne de communication du Planning familial à l’intention des hommes trans enceints. Si toutes les campagnes d’information et de prévention que produit inlassablement le Planning familial avec des moyens toujours plus réduits pouvaient bénéficier de la même couverture médiatique à l’avenir, tout ne serait pas perdu (mais étrangement, nous avons comme un doute). 

Enfin, au niveau local, nous avons eu droit à une sombre histoire de chantage à la sextape teintée d’outing dans une mairie de Saint-Étienne, certes de droite, mais qui avait toujours joué la carte gay-friendly (oserons-nous parler de pinkwashing à la lueur de ces nouvelles révélations ?). Et à une leçon de morale de la droite lyonnaise vent debout contre un show drag en plein air (what’s new, me direz-vous). 

Face à ce marasme, nous aimerions croire que chacun•e d’entre nous a pu profiter de baisers incandescents sur des plages brûlantes, de caresses à la dérobée d’amours aussi vite oubliées, d’émerveillements devant la beauté d’un coucher de soleil ou de submersions d’émotions devant des chefs-d’oeuvre de la peinture italienne. Mais ce serait se leurrer sur la précarité financière qui touche une grande partie de nos communautés. 

La seule chose finalement à laquelle le plus grand nombre a pu avoir accès et qui a illuminé cet été, tant il constitue une célébration des cultures LGBT+ de ces dernières décennies, c’est sans doute l’album Renaissance de Beyoncé. Comme quoi, c’est bien pour cela que chez Hétéroclite, nous continuons cette saison encore à nous intéresser à la culture sous toutes ses formes. 

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