La Biennale de la Danse promeut une société ouverte

La dix-septième édition de la Biennale de la Danse s’engage par des formes variées sur de nombreuses thématiques sociétales.

Malgré la baisse significative de ses subventions, cette dix-septième édition de la Biennale de la Danse ne renonce pas à son ambition de soutenir la création et l’éducation artistiques et de se faire l’écho, par une grande diversité de styles, d’une société ouverte. Cette Biennale se donne pour objectif d’être populaire et expérimentale, grâce à la grande variété des spectacles proposés, aux vingt-trois créations ou premières françaises et à des manifestations diverses pour faire connaître et aimer la danse au plus grand nombre.

L’un des premiers spectacles proposés, Turning motion sickness version (du 14 au 18 septembre) des chorégraphes Marina Mascarell et Alessandro Sciarroni, est le quatrième d’une série de spectacles basé sur une giration continue des danseurs, figurant la migration. Ce spectacle, qui est une première mondiale, aura la particularité de faire coïncider la répétition rythmique du mouvement et une réflexion sur la question du féminisme. En effet, pour Marina Mascarell, “nous sommes en train d’assister à la naissance d’une nouvelle vague féministe et la danse doit y prendre sa part».

Joy Division et Kraftwerk

Le Syndrome Ian (21 et 22 septembre), qui sera créé à l’occasion de la Biennale, fera rentrer les danses de club, qui sont à l’origine de la chorégraphie de l’auteur, sur la scène de l’Opéra de Lyon. En faisant coïncider sur scène deux danses qu’il a rencontré lors de ses débuts en club, la disco et la new wave, Christian Rizzo (auteur de D’après une histoire vraie, L’Oubli toucher du bois…) explore ses inspirations de chorégraphe. Il fera ressentir au spectateur que la danse n’est pas réductible à un style chorégraphique et qu’il y a autant de danses que de danseurs.

Are friends electric ? (20 et 21 septembre) de Yuval Pick, qui sera interprété par le Centre chorégraphique national de Rilleux-la-Pape représente la tension entre l’humain et le monde urbanisé qui l’entoure. Tandis que la très rythmique musique de Kraftwerk rappelle les battements d’un cœur, la torsion des corps et leurs mouvements saccadés figure leur aliénation dans une société contemporaine marquée par la mécanisation, la compétition entre de fortes individualités et le manque de commun.

La création 2016 de Cecilia Bengolea et François Chaignaud (24 et 25 septembre) qui aura lieu au Toboggan à Décines promeut la diversité des productions culturelles par une expérience sensorielle surprenante. Ces deux chorégraphes réunissent le répertoire pré-classique du chant grégorien qui abolit la distinction entre voix de femmes et d’hommes et le dancehall jamaïcain, “danse d’insoumission” selon Cecilia Bengolea. Les chorégraphes cherchent ici à marquer le spectateur par la précision du geste et la complexité du rythme.

Sensualité et battle

Au sein des plus raides vertus (28 et 29 septembre) de Catherine Gaudet, créé en 2014 au Canada, sera représenté pour la première fois en France au TNP de Villeurbanne. Ce spectacle exprime la contradiction de l’individu, entre désirs sexuels et soumissions aux conventions  sociales. Cette contradiction est à la fois exprimée par la gestuelle mécanisée, parfois animale, des danseurs, qui traduit désirs et retenue et par la conjonction de chants religieux revisités et d’une chorégraphie sensuelle qui figure de façon évidente et récurrente l’instinct et les aspirations de l’individu.

Catherine Gaudet biennale de la danse

Battle of styles – floor on fire (30 septembre), qui sera représenté pour la première fois en France, fait sortir la battle du registre du breakdance pour amener quatre des meilleures compagnies de danse néo-classique, contemporaine et de breakdance à s’affronter devant un public et un jury, à improviser et à réaliser des collaborations surprenantes entre des styles visuellement très éloignés. C’est un spectacle à l’image de cette dix-septième Biennale de la Danse, conceptuellement original et qui se met à la portée de tous, par sa forme divertissante, sans renoncer à la virtuosité et à des styles parfois difficiles à appréhender.

 

Biennale de la Danse, du 14 au 30 septembre à Lyon / 04.27.46.65.65 / www.biennaledeladanse.com

 

Photo de une : Are friends electric ? © Sébastien Erôme
Photo 1 : Au sein des plus raides vertus © Mathieu Doyon

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