David Souvestre : «pour l’égalité, on peut agir dès maintenant»

David Souvestre est président de la Lesbian & Gay Pride de Lyon. Il revient sur le mot d’ordre national choisi par toutes les Marches des Fiertés de France cette année.

Pourquoi avoir choisi cette année un mot d’ordre national ?

David Souvestre : Nous faisons ce choix lorsque nous estimons qu’une évolution importante est possible dans les prochains mois et que nous devons peser de tout notre poids en sa faveur. En 2008, l’union de toutes les Marches autour de la lutte contre les discriminations et les violences à l’école avait ainsi encouragé le ministre de l’Éducation nationale d’alors, Xavier Darcos, à envoyer à tous les recteurs une circulaire rappelant l’importance de la lutte contre l’homophobie en milieu scolaire.

Certains reprochent à la Coordination InterPride France (CIF) de manquer d’indépendance et d’être noyautée par le Parti Socialiste (PS)…

David Souvestre : Aucun membre du bureau de la CIF n’est membre d’un parti politique. Le seul dont on pourrait dire qu’il est proche du PS, c’est moi, même si je ne suis encarté nulle part. Je ne pensais pas être capable de manipuler à moi seul toutes les Gay Prides de France ! La CIF regroupe quinze associations, la Lesbian & Gay Pride de Lyon autant, l’Inter-LGBT une soixantaine… Il faut vraiment que le PS soit très fort pour parvenir à s’infiltrer dans chacune !

Est-ce qu’en misant trop sur 2012, on ne risque pas de faire passer 2011 à la trappe ?

David Souvestre : Ce n’est évidemment pas notre intention, car on peut agir dès maintenant, notamment en faveur de l’accueil des étrangers sans-papiers. S’il y a bien un geste fort que le gouvernement pourrait faire pour montrer qu’il est à l’écoute des associations gays et lesbiennes, ce serait par exemple de régulariser Abdou, ce sans-papiers gay sénégalais qui vit à Grenoble et qui est passé devant la Cour Nationale du Droit d’Asile le 26 mai et devant la Cour administrative d’appel de Lyon le 31 mai.