Le MOI de la danse Bisonte2©Estelle Valente

Le MOI de la danse : exploration dansée de l’identité

Rendez-vous incontournable de la création chorégraphique, le MOI de la danse, initié par l’ancienne direction des Subsistances et conservée cette saison par la nouvelle, poursuit son exploration des liens étroits entre danse et identité.

Le MOI de la danse est un événement hybride, un peu à l’image des Subsistances, son lieu d’accueil. Au fil des années s’y sont côtoyés jeunes artistes et chorégraphes confirmé·es, formes expérimentales et participatives, public d’habitué·es et curieux·euses de passage. Même si le laboratoire des arts des bords de Saône propose régulièrement des spectacles de danse, ce temps fort qui s’étire cette année du 23 janvier au 9 février reste un vrai moment chorégraphique dans la vie culturelle d’une ville qui n’en manque pas. 

Cette édition 2020 fait la part belle à la jeune création en invitant notamment Youness Aboulakoul. Connu comme interprète chez Christian Rizzo ou Olivier Dubois, le danseur propose ici sa première chorégraphie, créée aux Subsistances. Avec Today is a beautiful day, il initie une réflexion sur la violence et ses répercussions physiques qui devrait ouvrir la voie à une trilogie. On le retrouve par ailleurs accompagné de son frère, Yassine Aboulakoul, dans HADRA Yassine Youness, pièce d’Alexandre Roccoli composée précisément pour les deux frères. Roccoli construit une chorégraphie qui mène à la transe en puisant son inspiration dans les traditions marocaines gnaoua, dans le hip-hop et la musique électronique. Enfin, Youness Aboulakoul animera également un atelier pour ados et jeunes adultes.

En ces temps d’intense contestation sociale, on se penchera également avec intérêt sur ¡No Pasarán! de la compagnie Dikie Istorii, créée par deux anciens élèves du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, Tom Grand Mourcel et Vera Gorbatcheva. Dans ce spectacle, les deux jeunes artistes rendent compte des réactions corporelles induites par l’oppression, la résistance et l’affirmation de soi. Eux aussi proposeront un workshop. 

Habituée des scènes de la région où elle s’est produite à plusieurs reprises aux côtés notamment de François Chaignaud, la Franco-Argentine Cecilia Bengolea consacre sa recherche aux danses populaires. Pour cette nouvelle performance intitulée Oneness –Party Animal, elle est partie sur les traces du Dancehall, version club du reggae directement importée de Jamaïque. Pour cette représentation en mode dancefloor où le public est invité à danser, elle se produira aux côtés de deux artistes jamaïcains : Damion BG Dancerz et Craig Black Eagle. 

Enfin, on prêtera un œil plus qu’attentif au travail du chorégraphe portugais Marco da Silva Ferreira. Dans sa pièce Bisonte (Bisons en français) pour six interprètes, il fait cohabiter l’hyper masculinisation et la culture queer et féministe afin de faire voler en éclats les carcans du genre, sur fond de musique entêtante et d’épreuve physique.

Le MOI de la danse, du 23 janvier au 9 février aux Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent-Lyon 1 / 04.78.39.10.02  www.les-subs.com

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.