Vogue la nuit

Vogue la nuit, tu n’en finis pas

Cette année, Les Nuits de Fourvière innovent en proposant, du 13 au 17 juillet, une manifestation dédiée aux danses urbaines et aux musiques actuelles en marge de leur festival. Vogue la nuit, localisée aux Subs, a été confiée à deux jeunes directrices artistiques : Rose-Amélie Da Cunha et Claudia Courtial. 

Elles ne se connaissaient pas avant d’être recrutées par Les Nuits de Fourvière pour faire naître la première édition de Vogue la nuit et pourtant, elles semblent s’être bien trouvées. Rose-Amélie Da Cunha, qui a travaillé pour le Festival Karavel et Pôle en scènes à Bron, oeuvre à la promotion des danses urbaines depuis de nombreuses années. De son côté, Claudia Courtial, qui a fait ses études à Sciences Po Grenoble, a été chargée de mission à Grand Bureau, le réseau régional des musiques actuelles. 

Ce sont ces deux univers que les deux directrices artistiques ont décidé de croiser quand Les Nuits de Fourvière leur ont donné carte blanche pour imaginer une manifestation aux Subs, en marge du célèbre festival lyonnais. Sensibles aux questions de féminisme, d’identités de genre et de représentations des minorités, les deux jeunes femmes ont choisi de s’emparer du thème de la fête en en proposant pendant cinq jours des versions à la fois populaires et engagées, à travers des événements souvent gratuits ou à tarifs raisonnés. 

Place aux femmes… 

Que la direction artistique de Vogue la nuit soit confiée à deux femmes n’est sans doute pas pour rien dans le nombre d’artistes féminines programmées lors de cette première édition. En fil rouge de la manifestation, on trouve ainsi le collectif Unit Soeurs qui réunit de jeunes femmes DJs de la région telles Sounds of La Cave, Salma Rosa ou encore Mensonges, et qui s’empareront du Kraken du mercredi au samedi à l’heure de l’apéro. 

Marina Trench fera résonner sa deep house dans la Boulangerie le vendredi soir, tandis qu’Odalie, Romane Santarelli et Submarine FM y proposeront une expérience immersive intitulée 360° sous les mers le samedi soir.

Côté danse, Maud Le Pladec proposera son spectacle DJ Battle le samedi au Hangar, qui mêle danses urbaines et danses de plateau. Sous la Verrière un peu plus tard ce jour-là, la percussionniste Lucie Antunes invitera la danseuse et chorégraphe japonaise Kaori Ito à composer une performance unique sur sa musique. 

Et aux identités minoritaires

Outre la présence d’artistes femmes, Rose-Amélie Da Cunha et Claudia Courtial ont accordé une grande place aux identités minoritaires dans leur programmation. Ainsi, on ne manquera pas le vendredi dans le Hangar la conférence dansée de l’artiste activiste queer féministe décoloniale Habibitch, qui propose avec Décoloniser le dancefloor de réfléchir aux notions de racisme, de privilèges, de domination, de résistance, de création et de communautés. 

Enfin, la chorégraphe Josépha Madoki proposera le vendredi soir sous la Verrière D.I.S.C.O, sous-titré Don’t Initiate Social Contact with Others. Ce spectacle explore l’esthétique du waacking, danse née au sein des communautés LGBT+ afro et latino-américaines de Los Angeles dans les années 1970. Pour ce projet, la troupe de danseur·euses professionnel·les de la chorégraphe sera accompagnée par les quinze amateur·rices du Lyon Waacking Project, emmené·es par Paul Moscoso dit Paul de Saint-Paul.

Grâce à Rose-Amélie Da Cunha et à Claudia Courtial, cette première édition de Vogue la nuit devrait sans conteste faire souffler un vent de renouveau sur le festival parfois ronronnant des Nuits de Fourvière. Elle permet en tout cas d’ouvrir l’institution à des problématiques actuelles qui ne trouvent malheureusement pas toujours leur place dans des manifestations culturelles à la machinerie lourde. Reste à savoir si ce climat de douce subversion qu’ont instillé Da Cunha et Courtial persistera dans les prochaines éditions de Vogue la nuit. 

Du 13 au 17 juillet 2022 aux Subs, 8 bis quai Saint-Vincent-Lyon 1.

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