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La Grande Dame 

Finaliste de la première saison de Drag Race France et actuellement en tournée avec les autres candidates, La Grande Dame a répondu à nos questions entre deux shows avant de débarquer à Lyon le 21 octobre prochain. 

Quelles sont les sources d’inspiration de La Grande Dame ? 

La Grande Dame : À l’origine, c’étaient vraiment les femmes de ma famille. Je viens d’un milieu où il y a beaucoup de femmes qui étaient très fortes. Pour la petite histoire, ma mère et ma soeur avaient une société d’import-export dans les vins et spiritueux. Et dans ce milieu assez machiste, ou du moins assez masculin, on les surnommait les deux grandes, les deux nanas, parce qu’elles sont très grandes elles aussi, et elles ont décidé d’appeler leur société Les Grandes Dames. C’était une façon de détourner le mépris de leurs collègues et d’en faire leur force. C’est en suivant ce principe que je me suis appelé La Grande Dame. 

Outre les femmes de ma famille, il y a aussi les grandes figures de l’humour comme Joan Rivers et des femmes fatales à la Monica Bellucci.

Est-ce que tu été surprise par le niveau de la première saison de Drag Race France et par l’engouement du public pour l’émission ? 

Honnêtement, ça a été une grosse claque dès le premier épisode. On en parlait d’ailleurs avec Paloma et des copines que je connaissais avant l’aventure. Je ne suis pas arrivée en étant prétentieuse mais je me suis dit, bon voilà, rien que pour la mode, c’est bon, I got this, ça va être génial et il y a beaucoup de chances que je surplombe un peu ça parce que je suis super fière de mes tenues. Et en fait, dès le premier épisode, grosse claque, tout le monde avait débarqué avec le meilleur du meilleur, avec les meilleurs artisans parisiens pour les perruques, pour les tenues. Ouais, le niveau était très haut, très impressionnant et en même temps, c’était une fierté de faire partie de cette première saison : if y’all go up, we go up!

L’engouement du public, il est surprenant et cool, dans le sens où on se fait arrêter dans la rue par des mères de famille et des mecs hétéros de 60 ans : on a vraiment touché un peu tout le monde. Et on a touché les gens dans leur intimité. On n’avait pas prévu ça mais connaissant le talent de mes soeurs et l’attention aux détails de la production, je savais que ça allait être un bon show. Sinon je ne l’aurais pas fait. 

Concrètement, depuis l’émission, qu’est-ce qui a changé pour toi ? 

Je pense que, sans être dramaqueen, ça a accéléré beaucoup de choses. J’ai commencé à connaitre un petit buzz quand j’ai défilé pour Jean-Paul Gaultier juste avant le Covid, trois semaines avant le premier lockdown. Il y avait cette effervescence palpable et puis, grosse claque, ça a été une période un peu morte pendant un an à cause du Covid comme pour beaucoup d’artistes. Là, c’est la première fois que je retrouve un petit peu cet excitement. Ca a accéléré des choses notamment vis à vis des marques et des bookers qui étaient un peu hésitants ou tapis dans l’ombre. Là, tout le monde débarque, tout le monde a envie de nous faire bosser donc la première chose qui change c’est la qualité de vie parce qu’on gagne un peu d’argent. Après, ce qui a changé aussi, c’est ma foi dans l’avenir. J’ai hâte pour la suite et c’est cool. 

Penses-tu que tes relations dans le milieu de la mode ont été un atout pour l’émission ? 

Oui clairement, j’ai eu beaucoup de chance au niveau de la préparation pour les tenues. J’ai plein de potes, j’ai Victor Weinsanto, de jeunes créateurs autour de moi qui me font défiler depuis des années et qui là m’ont aidée. Kevin Germanier a été absolument génial dans sa générosité avec des tenues existantes dont il m’a fait des customs. J’ai eu beaucoup de chance. C’est indéniable que ça m’a aidé. 

Mais cet avantage, tu l’as quand même aussi partagé avec les autres candidates ? 

Oui, quand quelqu’un est généreux avec soi, il n’y a pas de raison de ne pas l’être avec les autres. Sinon, ça ne sert à rien. Après j’ai juste filé une petite wig à Soa. Il y avait une réelle entraide sur le plateau : plus les jours passaient et plus la compétition devenait abstraite. Avec la tournée, c’est n’importe quoi : je suis la voleuse du groupe. Heureusement qu’on est généreuses les unes envers les autres.

Selon toi, qu’est-ce qui t’a manqué pour la victoire ? 

Je ne suis pas d’un tempérament à avoir des regrets, mais je pense surtout que Paloma était très bonne et a su toucher les gens différemment. Peut-être que mon jeune âge à jouer. Ça a été un peu dur les jours qui ont suivi la finale, parce qu’on se prend au jeu. Mais je vois Paloma qui assure de ouf sur tous les plateaux, c’est une très belle représentante de la communauté et de l’aventure Drag Race. I’m not bitter

Comment se passe la tournée actuelle ? 

C’est fantastique. La tournée se passe trop bien. Là aussi pour le coup c’est une grande surprise : on remplit des salles de 2000 personnes, des salles magnifiques. C’est une première expérience pour moi dans une si grosse production et dans de si grandes salles et les gens sont là pour nous voir, nous. On est onze sur scène avec Nicky et les danseurs. C’est un public génial. Et on se découvre autrement que dans la compétition les unes les autres. C’est une expérience unique et on a bien conscience que ça ne va pas durer éternellement, donc on essaie de profiter au maximum. 

Pour terminer, quelles sont les évolutions à venir pour La Grande Dame ?

Je me souhaite vraiment de bosser sur des projets audiovisuels. Si j’ai bien compris quelque chose grâce à Drag Race, c’est que j’ai envie maintenant de m’amuser avec ma personnalité. De faire rire les gens. Je bosse sur des pilotes d’émissions TV et j’aimerais bien avoir mon show. J’ai sorti mon titre Action, available everywhere, et j’ai envie de poursuivre cette voie, j’ai toujours écrit de la musique et composer. Je veux montrer aux gens que ce n’est pas juste une lubie Drag Race. Et puis je peins, je sculpte…

Drag Race France Live, le 21 octobre 2022 à la Bourse du Travail à Lyon. Le show sera suivi d’une soirée organisée à la Plateforme par les Platanes et l’UC en présence de Nicky Doll, de Paloma, de Candy Williams et de Victoria Idole. Lien vers l’événement Facebook.

5×2 places à gagner pour le show du 21 octobre en envoyant nom+prénom à redaction[at]heteroclite.org

Le 27 octobre 2022 à la Coopérative de mai à Clermont-Ferrand.

Le 05 novembre 2022 à l’Amphi 3000 à Lyon.

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