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Pour les 40 ans de la « dépénalisation » de l’homosexualité : un ambassadeur mais pas d’indemnisations ?

Quelques jours après les 40 ans de la « dépénalisation » de l’homosexualité  en France (le 4 août 2022),  l’élue LR de Lyon 5 Anne Prost s’offusquait d’une performance drag de Midnight Xpress invitée par la MorningStar et proposée par Baston dans le cadre du festival Tout l’monde dehors, précisant à LyonMag qu’elle considérait que « c’est dangereux pour la population familiale », allant jusqu’à ajouter : « Je ne dis pas que je n’aime pas les drags queens, mais ça ne va pas un dimanche dans un lieu public ».

Face à de tels propos d’une élue, nous gratifiant de qui elle juge bienvenu·e ou non dans l’espace public, on ne peut que se réjouir de l’annonce d’Elisabeth Borne, à l’occasion des 40 ans de la « dépénalisation » de l’homosexualité, de la création d’un ambassadeur aux droits LGBT+. Cet ambassadeur devrait être nommé avant la fin de l’année mais reste à savoir quel sera son rôle. L’exécutif a indiqué qu’il serait rattaché au Ministère des Affaires étrangères, et qu’il « coordonnera l’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour la protection contre les discriminations et la promotion des droits LGBT + et portera la voix de la France ».

Cette annonce ne peut qu’être saluée. Néanmoins on regrette que le gouvernement ne semble pas tant enthousiaste face au dépôt d’une proposition de loi par le sénateur socialiste de l’Hérault Hussein Bourgi visant à la réparation des personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982.

L’article 3 de cette proposition de loi prévoit que toute personne victime des anciennes lois homophobes aura droit à une allocation forfaitaire de 10 000 €, d’une allocation forfaitaire variable en fonction du nombre de jours de privation de liberté, fixée à 150 € par jour, et du remboursement du montant de l’amende dont elles se sont, le cas échéant, acquittées en application de leur condamnation.

Interrogée sur cette proposition de loi, Mme Borne s’est montrée très timorée, arguant qu’il était difficile de savoir comment réparer les discriminations passées et que l’essentiel était d’acter que l’introduction des discriminations dans la loi était une faute de l’État, sans oublier de commémorer leur abrogation. Pas un mot sur la proposition de réparation financière. Il est manifestement plus facile de créer un poste d’ambassadeur aux droits LGBT+ que de mettre la main au portefeuille pour indemniser les presque dix mille personnes condamnées pour homosexualité dans notre pays durant 40 ans…

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