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Écrans Mixtes : dans les grandes largeurs

Écrans Mixtes n’en finit pas de grandir. Le festival de cinéma queer lyonnais multiplie chaque année un peu plus les séances, les lieux, les invité·es, les focus, les masterclasses, les inédits et les reprises. Et le programme 2023 s’annonce particulièrement riche, avec à l’honneur la Movida, un grand auteur britannique méconnu, un Grec bien allumé, quelques surprises et plein d’autres belles choses…

Difficile de savoir par quel bout prendre le programme de cette treizième édition d’Écrans Mixtes tant on est sollicité·es de toutes parts, notamment du côté de ces œuvres de patrimoine qui sont l’ADN du festival depuis sa création. Car si le jury aura à choisir parmi huit films inédits, et si la programmation comportera plus de vingt avant-premières et inédits (fictions et documentaires mêlés), c’est bien l’intérêt porté par Écrans Mixtes aux films du passé et à leurs metteur·euses en scène qui fait sa singularité parmi la masse des festivals LGBT+. Quelques pistes pour se retrouver dans ces 70 séances !

L’invité d’honneur

Cinéaste discret à l’œuvre trop secrète, Terence Davies est pourtant l’un des principaux réalisateurs queers britanniques des dernières décennies. Né en 1945, il a entamé son œuvre avec une série éblouissante de courts métrages à la fois autobiographiques et poétiques. Dans cet ensemble regroupé en 1983 sous le titre de Terence Davies Trilogy comme dans ses deux premiers longs métrages (Distant Voices et The Long Day Closes), il se penche avec délicatesse sur son enfance et son adolescence dans une famille ouvrière du Liverpool des années 1950, où le cinéma et les chansons étaient les seules ouvertures d’un monde terne dominé par la figure d’un père tyrannique. À ces films rares, précieux et infiniment intimes, a succédé une série d’œuvres hantées par la littérature et la nostalgie d’un temps enfui, que ce soit le très beau mélo The Deep Blue Sea ou ses biopics consacrés à la poétesse lesbienne Emily Dickinson comme au poète gay Siegfried Sassoon, héros de Benediction, son dernier film daté de 2021. Chez Davies, l’homosexualité se lit à travers les regards d’un garçon sur un bel ouvrier, ou via des effleurements bien plus que dans les mots. Son cinéma subtil et allusif, esthétiquement parfait, est à découvrir. 

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Le président

Le cinéma du Grec Panos H. Koutras est bien plus baroque que celui de Terence Davies. Comme ce dernier, il aura pourtant l’honneur d’une masterclass, tandis que le festival rediffusera son premier film, cette folie queer et kitsch qu’est L’Attaque de la moussaka géante. Mais l’auteur de ces films puissants que sont Strella ou Xénia sera surtout à Lyon pour y présider le jury.

Le mouvement

Dans la foulée de la fin du franquisme au milieu des années 1970, l’Espagne connaît un mouvement culturel de fond qui bouleverse tout sur son passage : la Movida. Si Almodovar est son représentant le plus connu (on pourra redécouvrir ici son premier film, Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier), d’autres cinéastes en profitent pour livrer des œuvres fortes, tel Vicente Aranda et son portrait d’une jeune femme trans incarnée par Victoria Abril (Cambio de sexo), Eloy de la Iglesia et son provocant et politique El diputado, ou Ventura Pons et son portrait d’un artiste ultra queer, Ocana. Ventura Pons sera au festival pour y présenter ce documentaire étonnant. 

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À voir 

Écrans Mixtes, du 1er au 9 mars 2023 dans la Métropole de Lyon. 

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